Dans ce huitième épisode de cette série, nous vous partageons le témoignage de Vladimir Bujon de l'Estang, aujourd’hui Chief of Staff chez Spinergie, ancien consultant en stratégie chez Advancy.
Vladimir, pourrais-tu nous présenter ton parcours ?
Avec plaisir ! Je suis né à l’étranger et après un parcours scolaire riche de pays et d’établissements puis une classe préparatoire type ECE, j’ai rejoint l’emlyon business school en septembre 2015. J’y ai beaucoup appris, probablement plus grâce aux nombreuses expériences associatives venues enrichir mon parcours. Arrivée en césure, je découvre les métiers de la banque d’affaires chez Santander (Export Finance, Global Transaction Banking) avant de m’engager en août 2018 pour un contrat de Volontariat Officier Aspirant au sein de la Marine Nationale. Je vais alors passer un an comme Officier de Marine, et après quatre mois de formation à l’Ecole Navale (Lanvéoc, Finistère) je suis embarqué comme « Chef du Quart » (responsable de la navigation, de la sécurité du navire et de la conduite des opérations) sur le Patrouilleur Arago, basé en Polynésie Française.
Une fois rentré, et finissant mes études, j’avais pour objectif de travailler dans un cadre exigeant, formateur et potentiellement accélérateur de carrière. Pas particulièrement attiré par la finance c’est donc vers le conseil que je me suis tourné, et c’est pour ces raisons que j’ai rejoint Advancy, où je vais passer deux ans et demi comme Junior puis Consultant. Après un interlude dans le secteur de la gestion forestière chez Kloros, j’ai rejoint en Août 2023 Spinergie, un acteur Français de la Tech dans la décarbonation Maritime. J’y occupe les fonctions de Chief of Staff et je dois dire que je suis ravi. Le métier est passionnant, assez proche de ce que je faisais en conseil avant notamment sur les aspects stratégiques et versatilité des missions.
D’ailleurs, pourquoi avoir rejoint le conseil en début de carrière ?
C’est sans doute pour sa dimension « accélérateur de carrière », et pour la qualité de la formation que l'on reçoit. On y apprend à évoluer dans un environnement très exigeant, en alliant contraintes de temps à des impératifs de résultats toujours plus élevés. C’est aussi un environnement où la hiérarchie claire te permet une progression constante avec des responsabilités grandissantes. Il y a une notion d’équipe assez forte, où chacun est utile à la mesure des tâches qui lui sont attribuées.
Certaines personnes avancent que le métier de consultant trouve notamment sa singularité par la dimension projet, la prépondérance de la relation client et l’importance du travail en équipe. Je suis moins de leur avis, et j’estime que ces aspects ne sont pas exclusifs au secteur du conseil. À mes yeux, le conseil en stratégie se caractérise avant tout par le challenge intellectuel permanent qu’il offre et l’accélérateur de carrière qu’il permet, au prix d’horaires assez denses. C’est dans cette optique que j’ai fait le choix du conseil à la fin de mes études.
Pourquoi avoir décidé à un moment de quitter le conseil ?
Ne dit-on pas que toutes les bonnes choses ont une fin ?
Plus sérieusement, Il a toujours été très clair pour moi que j’exercerai ce métier pour une période de temps donnée. Je n’ai jamais envisagé d’y faire carrière même si je trouve le conseil passionnant. Aussi, au bout de deux ans et demi, j’estimais avoir franchi un palier et avoir acquis suffisamment d’expérience et de méthodologie pour « valoriser » cette expérience. A l’époque, je travaillais principalement sur des sujets industriels ou de chimie et j’avais envie de découvrir d’autres secteurs. Tenté par l’idée de changer de cabinet à un moment opportun, c’est finalement l’aventure entrepreneuriale qui l’a emportée avec Kloros dont le projet me plaisait, j’ai donc sauté le pas.
4) Que fais-tu aujourd’hui en tant que Chief of Staff chez Spinergie?
Il y a plusieurs volets dans mon rôle chez Spinergie. Le premier c’est de conduire des initiatives stratégiques. Derrière ce mot valise, se cachent la réalisation et le suivi des budgets, le reporting aux investisseurs, le suivi et la gestion des sujets de subventions, crédits impôts recherche, etc. C’est un petit peu comme si j’étais le consultant particulier du CEO. Mais mon poste comprend aussi une dimension plus opérationnelle. Je suis responsable d’implémenter et de configurer des outils et/ou processus afin d’harmoniser le fonctionnement individuel des équipes commerciales, et d’équiper les responsables de départements avec l’outillage nécessaire pour la prise de décision.
Et ce n’est pas fini. J’ai également trois autres ‘casquettes’ : Je supervise tous les aspects juridiques liés à nos contrats (relecture, négociation, mise à jour). Je suis également responsable des partenariats : je suis chargé de nouer des partenariats dans l’industrie afin d’enrichir notre offre de services et générer des opportunités commerciales. Et pour finir, je suis responsable et coordonne les différentes initiatives RSE que l’on met en place chez Spinergie.
En apparence cela fait beaucoup, mais comme la grande majorité des postes de Chief of Staff, je suis une sorte de couteau suisse pour le fondateur qui me fait intervenir ponctuellement sur un ensemble très diversifié de sujets.
En quoi ton expérience conseil te sert aujourd’hui dans ton rôle actuel ?
Ce sont à la fois les ‘hard’ et les ‘soft skills’ développés qui me servent. Côté hard skills, je te dirai que le conseil a développé mes capacités organisationnelles et ma versatilité. Il m’a aussi appris à correctement structurer ma pensée, être synthétique pour pouvoir jongler avec un nombre important de tâches dans un délai imparti. Tout ceci m’est indispensable au quotidien.
Pour ce qui est des soft skills, le conseil permet de développer une posture professionnelle, décorrélée de toutes formes de séniorité. Celle-ci m’est d’une grande aide lorsque j’interagis avec des personnes plus expérimentées, plus âgées que moi.
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