Dans ce quatrième épisode de notre série, nous vous partageons le témoignage de Yasmine Bennani, actuellement Lead Strategic Projects, chez Qonto (Fintech), ancienne consultante en stratégie.
Yasmine, pourrais-tu nous présenter ton parcours ?
Mon parcours professionnel a débuté de manière assez classique. Après deux années en classe préparatoire, j'ai poursuivi mes études à l'ESSEC, où j'ai eu l'occasion d'explorer lors de mes stages le monde du conseil et de l'industrie. J’ai ensuite rejoint le cabinet de conseil Roland Berger, où j'ai travaillé principalement dans les secteurs du Retail et de l'Automobile pendant près de deux ans et demi.
En mars 2022, ma carrière a pris un nouveau cap. J'ai été contactée par Lastep, pour une offre de cheffe de projets stratégiques au sein de Qonto, Fintech qui m'était inconnue à l'époque. J'ai apprécié l'approche personnalisée du cabinet et j'ai décidé de me lancer dans le processus de recrutement, ce qui s'est révélé être une très bonne décision. Depuis environ un an et demi, je travaille au sein de l'équipe Stratégie, d'abord en tant que cheffe de projets stratégiques et plus récemment en tant que Lead sur la stratégie de Partenariats Produit.
Pourquoi avoir rejoint le conseil ?
J'ai décidé de démarrer ma carrière dans un cabinet de conseil en stratégie pour son caractère très formateur. En effet, cette expérience m'a permis d'acquérir rapidement des compétences cruciales, aussi bien sur le plan analytique qu’en communication écrite et orale. Travailler dans le conseil représentait une opportunité de découvrir une diversité de secteurs en un temps relativement court, me permettant ainsi de définir mes préférences tant au niveau des industries que des problématiques.
Ce qui m’a également attiré dans le monde du conseil, c'est la possibilité d’être rapidement exposée à des clients très expérimentés (niveaux ComEx) et par ailleurs d’acquérir une vision précise des défis complexes animant des entreprises du CAC 40.
Pourquoi avoir quitté le conseil ?
Quitter le conseil n'était pas quelque chose qui était réellement planifié à l'avance, mais plutôt une opportunité qui s'est présentée à moi et m'a semblée intéressante. Rejoindre Qonto représentait pour moi une occasion de découvrir un nouveau type d’entreprise et de secteur, celui de la Fintech, tout en restant sur des sujets stratégiques. J'avais également l'envie de gagner en autonomie et de suivre le déroulement de projets de bout en bout afin d'avoir plus de visibilité sur les résultats tangibles de mon travail.
En effet, cette nouvelle perspective me donnait la chance de voir directement l'impact de mes actions, une dimension qui me manquait parfois dans mon rôle de consultante. Travailler en conseil en stratégie implique en effet souvent de se concentrer sur l'analyse et les recommandations en amont, sans avoir la visibilité sur la manière dont se déroule le projet dans son ensemble. Cette absence de visibilité sur l'impact des projets a pu susciter parfois une forme de frustration dans mon métier de consultante. Bien que le conseil fût stimulant intellectuellement et un défi constant, je ressentais l'impression d'arriver au bout d'un cycle d'apprentissage et avais besoin de me développer au-delà des sujets uniquement en amont.
Que fais-tu aujourd’hui ?
Aujourd'hui, en tant que membre de l'équipe stratégie chez Qonto, je suis responsable du département Partenariat Produit, où je gère trois phases essentielles.
La première phase consiste en un « opportunity assessment ». Lorsque nous identifions un besoin client de développer une nouvelle fonctionnalité Produit, telle que l'intégration d'un nouveau type de paiement comme par exemple les paiements à l'international, nous menons d'abord une phase d'analyse pour estimer le potentiel de la fonctionnalité. Cette étape ressemble à une analyse de conseil en stratégie; nous regardons le marché, les concurrents, les retours clients et estimons le potentiel économique associé au déploiement. Si cette première étape est validée, nous analysons ensuite la meilleure manière de se lancer (build / buy / partner).
La seconde phase concerne le processus de gestion des appels d'offres, dans le cas où nous décidons de développer le produit via un partenaire. Cette étape inclut la sélection des partenaires potentiels, l'analyse de leurs réponses, la négociation des termes contractuels, et la signature du contrat une fois le partenaire choisi.
Enfin, la troisième phase consiste à gérer le projet depuis son lancement jusqu'à l'intégration complète de la solution du partenaire. Cette phase de coordination du projet nécessite de faire le lien entre les différentes équipes en interne (produit, tech, opérations, juridique...) et les partenaires externes pour favoriser la communication et le travail d'équipe afin de mener à bien le déploiement du produit.
En quoi ton passé de consultante t’aide aujourd’hui ?
Au quotidien je mets à profit les softs skills et hard skills acquis dans mon passé de consultante (s'adresser à des C-levels, avoir un esprit analytique, réaliser des présentations orales & écrites,…). Mon expérience en conseil m’aide également à organiser efficacement ma charge de travail. En effet, en conseil, l’efficacité dans l’organisation du travail était cruciale : il fallait savoir maximiser l'impact en investissant la juste quantité d'énergie et de temps dans chaque action. Et, dans mon rôle actuel, étant donné que je dois jongler entre de nombreux projets, cette capacité est primordiale.
As-tu des recommandations pour les consultants qui souhaitent sortir du monde du conseil ?
Pour celles et ceux qui ne souhaitent pas faire toute leur carrière dans le conseil, il est important de savoir partir au bon moment, c'est-à-dire définir ses aspirations, les comparer aux débouchés potentiels et rester à l'écoute des opportunités.
Une autre recommandation serait d’échanger avec plusieurs personnes ayant déjà quitté le conseil, afin de comprendre les opportunités qui s’offrent à eux, car pour le même métier on peut avoir différents intitulés de postes et pour le même intitulé de poste différents métiers qui se cachent derrière. Ainsi, je suis persuadée qu’il ne faut pas hésiter à utiliser son réseau pour bien comprendre ce vers quoi les consultants veulent se projeter.
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