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Témoignage de consultant - Episode 03 : Antonin Dubernay, Sofinco

Dans ce troisième épisode, nous vous partageons le témoignage d’Antonin Dubernay, aujourd’hui Chief of Staff de la Directrice Générale, chez Sofinco (dénomination commerciale des activités « crédits à la consommation » chez Crédit Agricole), ancien consultant en stratégie.


Antonin, pourrais-tu nous présenter ton parcours ?


Après un Bac ES, j’ai effectué une classe préparatoire aux grandes écoles de commerce pour par la suite intégrer Reims Management School (aujourd’hui Néoma Business School). J’ai suivi une formation plutôt généraliste au début de mon cursus à l’école puis je me suis dirigé vers un Master en Corporate Finance. En effet, j’étais très attiré par les métiers de la Finance et du Private Equity, j’avais ainsi fait un premier stage en Audit, un second en M&A avant de réaliser mon stage de fin d’étude en Private Equity à la BPI.


En sortie d’école, j’ai intégré Vertone, un cabinet de conseil en stratégie et en management,

spécialisé sur des problématiques marketing / business client, en tant que consultant pendant 4 ans et demi. J’ai travaillé sur de nombreux secteurs d’activité (Assurance, Retail, Banque, Énergie…), ainsi que sur des problématiques très différentes (de la stratégie macroéconomique au déploiement d’offres chez le client). Ce fut un travail très enrichissant et intéressant.


Pourquoi avoir rejoint le conseil ?


Lors de mon stage de fin d’étude en Private Equity, beaucoup de dossiers étaient rejetés car ils ne répondaient pas aux critères financiers du fond d’investissement, bien que ces entreprises présentaient des problématiques intéressantes (marketing, business…). À ce moment-là, j'ai compris que ce n'était pas le domaine du Private Equity qui m'attirait, mais plutôt le conseil. En effet, je voulais aller plus en profondeur, comprendre, résoudre des problématiques et apporter des solutions aux clients.


De plus, le conseil apportait une certaine diversité que ce soit au niveau des secteurs d'activité, des clients ou des types de missions.


Pourquoi avoir quitté le conseil ?


J'ai commencé à remettre en question ma carrière après avoir été impliqué dans une mission opérationnelle d'un an et demi, au cours de laquelle je travaillais étroitement avec mon client au sein d’une équipe d’une très grande qualité. Dès lors, j’ai pris conscience de ce qui me manquait dans le conseil : le sentiment d’appartenance à l’entreprise pour laquelle je travaille au quotidien et la possibilité de suivre l'évolution à long terme des projets sur lesquels je travaille.


En effet, j’ai souvent été chargé de missions de cadrage sans être impliqué dans leur déploiement, ce qui était source de frustration. Lorsqu’on commence à tisser des liens avec une équipe et à développer une relation avec le client, il peut être décevant de devoir partir au bout de quelques mois. Non seulement on peut perdre les liens que l’on a tissés, mais on reste également structurellement en dehors de l’avancement du projet et en particulier des phases de mise en œuvre. C’était frustrant pour moi de m’investir dans un projet sans pouvoir en suivre l’évolution et l’impact final. Cette réalité est propre au conseil, car, quel que soit l’enthousiasme que l’on pourrait avoir pour un projet, la mission du consultant en stratégie se termine parfois relativement tôt à l’échelle d’un projet.


De plus, dans le conseil, les changements fréquents d’équipes à chaque mission peuvent affaiblir le sentiment d'appartenance à l'entreprise.


Aussi, je voulais désormais avoir la mainmise sur mes projets et ce sur quoi j’allais travailler, c'est pourquoi j'ai pris la décision de changer de cap et de quitter le monde du consulting.


Que fais-tu aujourd’hui ?


Fin septembre 2022, j'ai rejoint Sofinco en tant que Chief of Staff de la Directrice Générale déléguée, Laila Mamou, avec qui je collabore étroitement. Je joue un rôle important en matière de gouvernance. Je suis chargé de préparer sa comitologie, notamment les ComEx auxquels elle participe (préparation des back-up, notes de synthèse, …), lui remonter les points importants et faire porter sa voix sur divers sujets. Par ailleurs, je joue un rôle stratégique au sein de Sofinco, en travaillant sur diverses problématiques, notamment des sujets business. Je participe également aux ComEx et Comités DG. C’est un poste extrêmement stimulant car il offre une vision complète de l’ensemble des activités de l’entreprise. Il nous place au cœur des décisions ComEx et nous rapproche du Directeur Général, ce qui en fait une expérience particulièrement enrichissante.


En quoi ton passé de consultant t’aide dans ton activité ?


Ma carrière en conseil me permet aujourd’hui d’adresser une problématique rapidement, d’établir un plan d’action précis ainsi que de bien structurer les différents enjeux. J’ai également acquis des compétences techniques (faire des slides, travailler sur Excel) et des compétences en gestion de projet, à savoir, quels sont les facteurs clés de succès d’un projet (impliquer toutes les parties prenantes au départ, donner du suivi et de la transparence à tous les acteurs du projet, …). Ainsi, mon passé de consultant m’aide énormément à travailler plus efficacement chaque jour.


As-tu des recommandations pour les consultants qui souhaitent sortir du monde du conseil ?


Si vous souhaitez quitter le milieu du conseil, je pense qu’il est important de « partir pour les bonnes raisons », c’est-à-dire, des raisons propres au fonctionnement du conseil. Personnellement, c’est pour cela que je suis parti.


Il faut également penser à la suite et bien cibler quel métier vous voulez faire, quel poste vous voulez avoir dans l’entreprise. Il y a deux possibilités selon moi : continuer à devenir un expert de votre filière ou opter pour un poste plus transverse, ce vers quoi j’ai décidé de m’orienter.

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